1. INTRODUCTION
1.1. Contexte et justification
Le 6ème rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) de 2022 confirme l’évidence des changements climatiques et
ses impacts néfastes sur le développement socio-économique et sur les écosystèmes. Ce rapport révèle particulièrement le caractère très vulnérable de l’Afrique
aux changements climatiques et souligne les risques et impacts nombreux que subit déjà ce continent. Dans les pays de la corne de l’Afrique, il est observé que
les sécheresses extrêmes entrainent des pertes agricoles causant un manque d’accès aux aliments aux populations. En 2011, 12,4 millions de personnes souffraient
de famine à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie (FAO, 2011). Ainsi, la recherche des solutions aux impacts négatifs sur les secteurs de développement,
dus aux perturbations climatiques devient une priorité pour les pays africains.
Au Cameroun, les changements climatiques se manifestent entre autres par une perturbation des dates de démarrage et de fin des saisons des pluies, la
baisse des quantités de pluies, la mauvaise distribution du nombre de jours des pluies, la multiplication de plus en plus récurrentes et catastrophiques des
situations météorologiques extrêmes (inondations, sècheresses, vents violents, tempêtes de sable et de la brume sèche, etc.). Tous ces effets du changement
climatique ont pour corolaire la perturbation des activités agricoles et d’élevage, la recrudescence des pathologies des plantes cultivées, la perte de la
biodiversité, les conflits dans la gestion des ressources naturelles, l’insécurité alimentaire, la migration des populations et la dégradation des écosystèmes.
L’absence des prévisions et des informations de références sur ces aléas augmente la vulnérabilité du pays vis-à-vis des changements climatiques (PNACC
2015, Communications Nationales 2005 et 2014, PAN-LCD 2006, NBSAP 2012).
Le Cameroun, conscient des enjeux de ce phénomène planétaire pour son développement socio-économique, s’est engagé dans des processus d’atténuation
et d’adaptation aux changements climatiques notamment la ratification de la Convention Cadre de Nations Unies sur les Changements Climatiques, l’adhésion au
Protocole de Kyoto et tout récemment, la signature et la ratification de l’Accord de Paris. Afin de mieux suivre les engagements qu’il a pris dans le cadre des
Conventions et Protocoles sus indiqués, le Chef de l’Etat a créé et opérationnalisé l’Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONACC), et lui a confié
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la mission principale de « suivre et dévaluer les impacts socio-économiques et environnementaux des changements climatiques, et de proposer des
mesures de prévention, d’atténuation et/ou d’adaptation aux effets néfastes et risques liés à ces changements ». Ainsi, l’Observatoire en collaboration
avec le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), produit chaque année un calendrier agricole. Celui-ci constitue un outil d’aide à la prise
de décisions et d’appui-conseil pour les activités agricoles et d’adaptation aux effets des changements climatiques. Pour la campagne agricole2023, un calendrier
agricole spécifique à la zone agroécologique des hautes savanes guinéennes a été produit.
En effet, cette zone couvre la région de l’Adamaoua et est caractérisée par des sols perméables, ferralitiques rouges ou bruns et hydromorphes. Les principales
spéculations agricoles qu’on y retrouve généralement sont les cultures céréalières (Maïs, Mil/Sorgho, Riz pluvial…), les légumineuses (Arachide, Soja, Haricot…),
les tubercules (Igname, Pomme de terre, Manioc, Macabo, Patate douce…), les cultures pérennes (Cacao, Café, Banane plantain, Palmier à huile, Avocatier…).